Archive mensuelle mai 31, 2021

Bretton Woods : un tournant majeur dans la finance mondiale

Au sortir de la seconde guerre mondiale, l’échiquier financier international a enregistré en 1944 la signature des accords de Bretton Woods aux États-Unis. Ils ont abouti à l’instauration d’un nouveau système monétaire à l’échelle planétaire fondé sur le système de changes fixes. Les 44 pays réunis à cette rencontre ont également eu à décider de la création de nouvelles institutions. Il s’agit notamment du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et d’une organisation faîtière du commerce international.

Genèse et objectifs des accords de Bretton Woods

Si la fin des deux guerres mondiales a contribué à ramener un climat de paix, elles ont malheureusement abouti à un constat, l’effondrement des économies européennes. En revanche, les États-Unis se sont retrouvés en tête des pays développés. Le trésor public américain a notamment accru ses actifs en octroyant des prêts à ses alliés du vieux continent.

L’industrie militaire a également participé à rehausser les finances américaines grâce à la vente de matériels logistiques et d’armement à l’Europe. Ajoutés à ceci, le tissu de production et les infrastructures d’affaires demeurés fonctionnels sont venus consacrer leur suprématie économique. Les États-Unis étaient alors détenteurs de la plus grande masse de réserves d’or. Face à ces constats, un nouvel ordre monétaire devait être mis sur pied à travers le vote de nouveaux accords.

C’est ainsi que fut organisée dans le New-Hampshire du 1er au 22 juillet 1944 une conférence restée célèbre dans les annales : les accords de Bretton Woods. Le moment crucial a été la signature des documents le dernier jour par l’ensemble des 44 pays participants. Deux objectifs majeurs ont été identifiés par les 730 délégués présents aux échanges. Il s’agissait en premier de définir une nouvelle organisation monétaire à l’international. Les accords portaient également sur la prise d’engagements permettant la reconstruction et le relèvement économique des états tombés en ruine à l’issue du conflit.

Instauration d’un nouveau système économique mondial

« Gold-exchange Standard », tel est le nom donné au nouveau système monétaire validé à l’issue des travaux de la conférence de Bretton Woods. Celui-ci fonctionne suivant le principe de changes fixes. Autrement dit, le taux de change de chaque devise nationale demeure fixe et ne peut fluctuer que dans une marge de plus ou moins 1%.

En outre, les taux de change des monnaies sont définis par rapport à un nouvel étalon, l’or. Le dollar américain est désormais consacré comme la monnaie de référence. Les accords instituent également la devise américaine comme l’unique susceptible d’être convertie en or. De plus, toutes les transactions au niveau international devront être effectuées en utilisant le dollar comme monnaie de paiement.

La création d’institutions de la finance et du commerce mondial

La réunion des pays alliés tenue à Bretton Woods a permis la création de deux grandes institutions financières internationales. Il s’agit du Fonds Monétaire international ou FMI ainsi que de la Banque Mondiale. À l’époque, le rôle du FMI était de veiller à la stabilité des monnaies nationales. Elle devait également travailler avec les banques centrales pour accorder des prêts aux états.

La Banque Mondiale était chargée accompagner la relance des nations d’Europe. L’Organisation Mondiale du Commerce ne deviendra fonctionnelle qu’en 1995. À la suite des dévaluations subies par le dollar en 1971 et 1973, les accords de Bretton Woods ont été délaissés au profit d’un système de changes flottants.

Histoire et rôle de la BCE (Banque Centrale Européenne)

La Banque centrale européenne (BCE) est aujourd’hui l’institution monétaire de référence de la zone euro. Elle est née en juin 1998 et fonctionne sous un régime fédéral. Son siège est basé en Allemagne à Francfort-sur-le-Main. Elle compte actuellement 19 pays membre qui ont rejoint l’organisation depuis sa création. Quelle est l’histoire derrière la création de la BCE et quelles sont ses principales fonctions ? Découvrez les réponses dans les lignes à suivre.

L’histoire de la création de la Banque centrale européenne

La mise en place de la plus grande instance monétaire de l’Europe s’est déroulée en trois phases. L’idée est venue de Jacques Delors en 1988 qui était alors le président de la Commission européenne. Le but était de faciliter la libre circulation des services, des biens, des personnes et des capitaux.

Phase I

La première phase du projet débute en juillet 1990 par la libéralisation des capitaux, l’harmonisation de la politique économique et monétaire des banques de chaque nation, la libre circulation de l’écu (prédécesseur de l’euro) et la convergence économique de toutes les nations. C’est le Traité de Maastricht ratifié en 1992 qui impose les critères économiques que chaque nation se doit de respecter et s’y conformer. Il s’agit de la croissance et l’inflation économique au sein de chaque pays et le règlement des dettes publiques. Ces critères ont permis d’orienter et de converger sur la situation économique de chaque nation. Suite à cela, un comité des gouverneurs est installé pour définir les missions de la banque puis place aux préparatifs juridiques.

Phase II

Cette phase de traduit par la mise en place de l’Institut monétaire européen (IME) dont les missions étaient de solidifier les relations et les échanges entre les banques centrales, et effectuer les travaux préparatoires importants pour faciliter la fondation de la BCE et l’instauration de la nouvelle monnaie. Parmi les travaux, on pouvait citer :

  • la nomination du personnel des organes décisionnaires (le directoire et le Conseil général) ;
  • les travaux préparatoires de la fixation des taux de conversion ;
  • l’intégration des 11 premiers pays conformes au Traité de Maastricht ;

Phase III

Cette phase marque le début de la prise des décisions majeures visant à finaliser la création de la BCE. Au nombre de ces décisions, on compte :

  • la fixation irrévocable du taux de conversion ;
  • la mise en circulation de l’euro (qui remplace l’écu) ;
  • l’instauration du mécanisme de change européen (MCE II) et du pacte de la stabilité et de la croissance).

L’euro est reconnu comme monnaie de référence et les banques nationales se réfèrent à la BCE pour toute prise de décision majeure.

Quels rôles joue la BCE au sein de la zone euro ?

La BCE est responsable de la politique monétaire de la zone euro. Elle est chargée de maintenir la stabilité de l’euro en autorisant la production des billets, car elle détient le monopole. Elle évalue les risques qui pèsent sur la stabilité des prix ainsi que l’évolution de ce dernier. La BCE a également le droit de fixer le taux d’intérêt des prêts qu’elle octroie aux banques en vue de maîtriser l’inflation et la masse monétaire. Elle a aussi le pouvoir de gérer les réserves des devises étrangères. La BCE a également la responsabilité d’assurer le fonctionnement des systèmes de paiement.

À quoi sert la FED, la banque centrale américaine ?

Plus communément appelée Réserve Fédérale Américaine (FED), la banque centrale des États-Unis est l’institution centrale de la politique monétaire américaine. Née dans un contexte financier et politique particulier, la FED a connu à ce jour une histoire quelque peu tumultueuse. Ses objectifs ont évolué au fil du temps, mais demeurent quelque peu inchangés. On vous en dit plus dans cet article.

Banque Centrale américaine : l’histoire

En 1791, le gouvernement américain d’alors crée la First Bank of the United States qui a pour mission d’émettre la monnaie et de régulariser le crédit. Missions que la First Bank remplit pendant 25 ans. Après la guerre contre le Royaume-Uni en 1816, les objectifs changent et la First Bank est remplacée par la Second Bank of the United States qui est chargée de mettre fin à l’inflation qui sévit alors aux États-Unis. En 1830, Andrew Jackson, alors président des Etats-Unis dissout la Second Bank dans un souci de reconstruction des systèmes bancaire et monétaire du pays. S’ensuivent alors plusieurs décennies d’instabilité financière donnant lieu à des faillites sans précédent.

En 1907, il y eut une panique bancaire qui obligea tous les acteurs du système à se concerter pour créer une solution durable. Une commission nationale monétaire dirigée par Nelson Aldrich sénateur républicain fut mise sur pied pour trouver une solution de réforme bancaire et monétaire. Les rapports de cette commission donnent naissance à l’idée d’une banque des banques qui est adoptée par le congrès puis promulguée par le président Woodrow Wilson le 29 décembre 1913, c’est ainsi que naît la FED.

Banque Centrale américaine : rôle

À sa création, l’objectif principal de la FED était de faire face aux crises bancaires, notamment à celle de 1907. Le congrès américain avait alors défini cet objectif en trois axes dans la convention de création (Owen-glass Act) :

  • le plein-emploi
  • la stabilité des prix
  • les taux d’intérêt à long terme modérés

Les deux premiers objectifs sont souvent regroupés sous le terme de « ’double mandat »’. Au fil des années, les objectifs de la FED ont évolué, faisant d’elle une institution autonome qui ne dépend pas du gouvernement. En plus des principaux objectifs qui sont les siennes depuis sa création, la FED se charge désormais d’élaborer, d’implémenter et de contrôler toute la politique monétaire américaine. Elle est également en charge du maintien de la stabilité du système financier américain, de la supervision et de la régulation du système bancaire. Cette mission s’est un peu plus développée quand en 2008, la FED avait participé au sauvetage de Bear Stearns, une banque d’affaires et à celui de l’assureur AIG.

C’est également l’organe en charge d’offrir des prestations financières aux structures de dépôt financier, au gouvernement fédéral et aux institutions financières étrangères. Depuis plus de 100 ans de vie, la Banque Centrale Américaine assure ces diverses missions avec succès. L’économie américaine est remontée, le chômage a baissé et l’inflation est en train de remonter. La FED est à ce jour la Banque centrale la plus puissante au monde. Ceci notamment grâce à des objectifs très précis, mais aussi, et surtout, grâce à une organisation spécifique et très particulière.

À quoi sert le FMI (fonds monétaire international) ?

Créé en 1944, au moment de la conférence des Nations-Unies à Bretton Woods, le FMI est une organisation internationale. Elle regroupe presque l’ensemble des pays du monde, du fait de l’importance de ses prérogatives. Ainsi, nous vous donnons tous les détails concernant son rôle et sa mission afin de vous éclairer par rapport à sa raison d’être.

À quoi sert le FMI ?

L’utilité du FMI se mesure à l’aune des grandes responsabilités qui lui sont confiées. En effet, le monde a fait face à de grands conflits par le passé avec un bilan étatique critique. La cause principale en était la course économique illégale entre les États et l’instabilité dans le monde. La guerre froide en constitue une parfaite illustration.

Ce sont ces raisons qui ont motivé la création du FMI. La finalité étant de mettre en place un système de régulation du marché. Ainsi, pour comprendre son importance, il faut se référer aux divers rôles que joue cette institution internationale. Ces derniers déterminent les missions qui lui sont assignées.

Le FMI, un organe de régulation et de stabilisation du commerce international

Suite à la crise des années 1930 causée par l’absence d’une autorité supérieure, le FMI est créé. Cette institution devait servir à réguler les transactions commerciales sur le marché mondial. À travers cette mission, le but recherché est de favoriser davantage la paix et la stabilité internationale.

Ainsi, l’atteinte de cet objectif devait passer par la promotion de la coopération économique et monétaire entre les États. C’est pourquoi, parmi ces objectifs figurent la promotion de la stabilité des changes, la facilitation de l’expansion et la croissance équilibrée du commerce mondial.

On assiste à cet effet, au développement des multiples accords et conventions de partenariats économiques. De nos jours, ils sont nombreux dans le cadre des coopérations bilatérales et multilatérales. Le FMI s’avère donc efficace pour lutter contre l’anarchie sur le marché. C’est ce qu’il faut à tout prix éviter au regard des conséquences issues des expériences passées. Il a pu permettre de maîtriser les tensions à l’origine des guerres économiques entre les nations.

Le FMI, un organe d’appui aux États

L’autre rôle important du FMI est d’appuyer les États en crise à se relever. L’objectif étant qu’ils puissent avoir une bonne croissance économique capable de financer leur développement.

Le FMI accorde ainsi des prêts à moindre coût pour le financement des secteurs tels que l’éducation, la santé entre autres. Toutefois, cette aide n’est pas gratuite, elle exige l’introduction d’un certain nombre de réformes. Il veille sur cette lancée, à la régularité des politiques économiques des États. De ce fait, il vérifie leur conformité avec les normes internationales éditées. Dans le cas contraire, il émet des recommandations.

En définitive, le FMI sert à harmoniser les politiques économique, monétaire et commerciale sur la scène internationale. Ainsi, son rôle capital explique la portée de ses missions et son caractère indispensable, dans le contexte actuel. Celui-ci étant marqué par la mondialisation des échanges et l’existence des marchés communs. Ils constituent donc des terrains qui sont propices au déclenchement de multiples conflits d’ordres politico-économiques. D’où la nécessité d’un organe de régulation et de stabilisation tel que le FMI.